Eva Jospin

Comme le décor d’un rêve longtemps oublié, les œuvres d’Eva Jospin sont d’une puissance évocatrice singulière. Seul face à ces forêts, le regardeur ne peut empêcher son esprit de divaguer. Il en est ainsi des forêts dans lesquelles on se perd, littéralement. L’ambiguïté de ces pièces inspirées par la peinture de paysage classique ou le land art réside entre autres dans leur identité plurielle : à la fois tableau, sculpture, haut-relief… Regarder chaque nouvelle création de l’artiste est une expérience tout autant visuelle qu’immersive. Au-delà de cette expérience sensorielle, on peut également parler d’écran, sur lequel chacun est susceptible de projeter sa propre interprétation : la forêt n’est-elle pas le lieu de tous les possibles ? C’est en tout cas ce que les contes de fées nous ont appris.

Similar to the decor of a long-forgotten dream, Eva Jospin’s works possess a singular power of suggestion. Alone facing these forests, the viewer cannot help but let his mind wander. Such is the case with forests in which we, literally, lose ourselves. The ambiguity of these works, inspired as much by classical landscape painting, as by land art, resides, among others, in their plural identity: at the same time a painting, a sculpture, a high relief… To look at each new creation by the artist is just as visual as it is immersive. Beyond this sensory experience, these works also function as a screen on which everyone is likely to project his/her own interpretation: isn’t the forest a place of infinite possibilities? In any case, this is what fairy tales have taught us.